Hier, nous n'avions plus de sous. Ce matin, je vais bien. Après une soirée passée à chercher une banque avec son distributeur, nous avons dû nous rabattre sur un ATM, au grand dam de Doudou banquier qui va payer des frais, ô combien minimes, mais c'est Doudou ! Pour rappel, avec une carte visa premier à la BNP, aucun frais ! Doudou, console toi, nous prenons le train gratuitement avec le JR Pass pour Matsumoto. Nous allons visiter Karasu-Jô, "le Château du Corbeau". Tu te rappelles Shirasaji-Jô, le "Château du Héron Blanc" à Himeji ? C'est le même genre mais en noir. Viens, on va faire TCHOU TCHOU !
Matsumoto-Jô, un trésor national intact
Matsumoto est à une cinquantaine de km en train de Nagano et Doudou ne résiste pas à la tentation de photographier et de filmer la cabine des conducteurs accessible au regard. En voiture, seniors !
Sa silhouette noire élancée se dessine sur les Alpes japonaises depuis le XVIème siècle. Il est l'un des trois derniers châteaux en bois du Japon, il s’enorgueillit d'être le plus ancien des châteaux japonais, il affiche 5 étages et 6 niveaux. Il n'a jamais été détruit mais réstauré. Il s'appelle Karasu-Jô, "le Château du Corbeau".
Karasu-Jô a les pattes ancrés en plaine car il n'est pas né pour les conflits. Son 6ème niveau lui ouvre une perspective sur les Alpes japonaises environnantes. Il aurait pu se nicher au sein d'un paysage accidenté, propice à l'affrontement mais Karasu-Jô n'est pas d'humeur belliqueuse.Ses ailes noires se déploient dans un unique but : affirmer la puissance du clan qui le possède.
Pourtant, après avoir escaladé les abrupts escaliers à double sens de son ventre, on découvre un arsenal complet. Matsumoto-Jô plonge alors ses visiteurs dans le monde féodal des combattants, fiers défenseurs de Nihon (Japon).
Entre ses os de bois, Matsumoto-Jô, renferme une shinenawa (corde sacrée) et des shide (banderole de papier shinto), symbole de la protection du Dieu Nijuroku-yashin (le dieu de 26 nuits).
De ses yeux perçants, Karasu-Jô scrute les alentours, vérifie la bonne ordonnance de ses plumes, cherche tel Narcisse, son reflet dans les douves miroitantes.
La légende raconte que de Tsukimi yagura (le pavillon de la lune), on peut observer la lune 3 fois : 1 fois dans le ciel, 1 fois dans le reflet de l'eau, 1 fois dans le verre de saké !
Le soleil éclabousse enfin les plumes noires de Karasu-Jô. Nimbé d'un blanc nuageux, il trône sur Matsumoto, fier de son titre de Trésor National du Japon.
Doudou, on refait un coup de Tchou Tchou ? Mais oui, tu peux faire des photos de la campagne japonaise mais n'ouvre pas la fenêtre, tu pourrais tomber !