Quel est le programme aujourd’hui ? Demande Doudou tout sec. Visite de temple, répond Mamie toute ébouriffée. Il faut dire que l’humidité ambiante ne met pas vraiment ma magnifique chevelure en valeur ! Mais, j’ai super bien dormi sur mon tatami. Oubliées, les nuits dans l’hôtel capsule, je suis en pleine forme pour reprendre un train qui va nous emmener à Zentsuji, la ville de naissance de Kobo Daïshi. Nous visiterons Zentsu-Ji le 75 ème temple du pèlerinage de Shikoku. Non, Doudou, ce n’est pas loin, 45 mn de trajet. Oui, Doudou, je prends 2 parapluies. Des fois qu’il pleuvrait ! Nous petit déjeunons à la gare ? J’aime bien la vue sur le JR Hôtel Clement Takamatsu.

Évidemment, il ne pleut pas. Zentsuji est une curieuse petite ville de 35 000 habitants dont on se demande où ils peuvent bien être. A la sortie de la gare, la rue principale qui mène au temple est vide. Étrange impression d’abandon soudain, de fuite devant une quelconque catastrophe, genre blockbuster américain.
Nos pas solitaires nous mènent à Zentsu-ji, temple érigé sur le lieu de naissance de Kobo Daïshi et le plus
important de la branche Shingon.
Nous ne sommes plus seuls. Pèlerins, visiteurs, se promènent sur l’immense étendue recouverte de pavillons et de statues du Panthéon bouddhique.

Comme à Ishite-Ji, psalmodies de mantras...

...Et des bâtiments disséminés sur une immense étendue divisée en deux parties.
Doudou, non , pas de photos à l'intérieur ! Trop tard, et moi qui vient de taper sur un gong alors que c'était aussi interdit (ben y avait pas de panneau "interdit" de taper"). Nous sommes honteux, il n'est pas dans nos habitudes d'enfreindre les règles de bienséance.

Tout penauds, nous sortons nous promener parmi toutes les statues de moines du domaine, histoire de se faire pardonner nos erreurs.
Certains affichent des mines terrifiantes, comme pour mieux nous faire prendre conscience de notre faux-pas.

D'autres lèvent les yeux au ciel, un sourire goguenard aux lèvres, pour mieux se moquer de notre manque de sagesse.

Il y a ceux qui s'en amusent, visage simplet et souriant, comme pour mieux nous faire saisir la drôlerie de notre maladresse.

Enfin, il y a ceux qui manifestent une bienveillance teintée d'une légère sévérité, comme pour mieux nous faire promettre de ne plus recommencer.

Une pagode à 5 étages attire notre regard qui se détourne aussitôt vers 2 camphriers géants qui dateraient de l'enfance de Kôbo Daïshi soit du VIIIème siècle. Ah, Doudou, prends vite une photo avant que les portes ne ferment
!
Nous quittons Zensu-Ji sous la bénédiction de Kôbo Daïshi. Je sens son regard bienveillant se poser sur nous, il lit en nous "La Parole de Vérité".(traduction du mot Shingon)
