Bien dormi, Doudou ? Bien digéré ton deuxième repas français ? Moi aussi. Oui, nous avons craqué pour une deuxième soirée au restaurant "Aux Bacchannales". Et alors ? C'est mon estomac, fais que J'veux ! "C'est quoi le programme" ? Demande Doudou peau du ventre bien tendue. Un sanctuaire... bouddhiste et un temple... bouddhiste classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Le premier s'appelle Chion-in, siège du Jödo-Shü, la secte de la Terre Pure, l'une des plus populaires au Japon. Il fut construit en 1232, détruit puis reconstruit 400 ans plus tard. L'autre s'appelle Kiyomizu-Dera ou "Temple de l'Eau Pure". Ses dates , Je te le dirai plus tard, vu que d'ici là tu auras tout oublié. Allez, zou, on va marcher un petit peu.
Chion-In, le sanctuaire à la porte colossale
La porte ou San-Mon mesure 24 m de haut pour 50 m de large, la plus importante structure de bois du Japon. Elle pèse de tout son poids sur la cinquantaine de marches qui s'envolent vers elle. Nous les gravissons, à l'intérieur de multiples constructions, des escaliers qui nous mènent à un petit cimetière.
Pas de photos, Doudou, des gens se recueillent. Puis une volée de marches nous conduit à de petits sanctuaires. Un prêtre prie, dans le silence. Les
escaliers multiples du complexe ont eu raison des touristes, pour notre plus grande bonheur. Nous l'observons, curieux. Doudou ne peut s'empêcher de déclencher la petite boîte noire pour figer
cet instant de paix et de méditation. Le prêtre cesse ses psalmodies, quitte le lieu sacré.
Finie la quiétude, nous voici de nouveau plongés dans le vacarme incessant de la foule qui arpente les ruelles de Sannenzaka et Ninenzaka. Pentues, pavées et bordées d'échoppes en tous
genre dans des maisons traditionnelles, elles montent et amènent des meutes de touristes vers les hauteurs, vers Kiyomizu-Dera. Ah, Doudou et ces éventaux ! (Humour Doudouesque, il y avait
longtemps !) Peut pas s'empêcher de les photographier. Déjà, lors de notre premier voyage, j'y ai eu droit. Mais c'est qu'il y a du monde, on prend les petites rues qui s'échappent
?
Bien vu, Mamie Patty. Une scène toute en grâce et féminité charme de suite l’œil du photographe. Deux touristes se prêtent au jeu du déguisement, se sont sont glissées dans les kimonos des Maiko. Imperturbables sous nos regards, elle rectifient leur maquillage, s'admirent, se découvrent belles hors des jeans et des tee shirts.
C'est quoi une Maiko ? Demande Doudou curieux. C'est une apprentie Geiko et Geiko est le nom donné aux Geisha à Kyoto, répond Mamie l'encyclopédie ambulante.Il est difficile de faire la différence entre vraies et fausses Geiko tant le commerce du déguisement s'est développé. M'est avis que celles que tu photographies maintenant sont authentiques, elles se cachent un peu plus et leurs tenues font moins "cheap" !
Kitomizu-Dera, le temple aux doctrines
Ah y est, nous sommes arrivés ! Encore des escaliers, pas de soucis ma nouvelle hanche assure. Je grimpe allègrement toutes les marches tandis que Doudou invoque des photos à prendre sous le bon angle pour reprendre son souffle. Tss Tss, s'il croit que je suis dupe !Notre ami à tous, Google, parle de Kiyomizu-Dera comme d'un complexe syncrétique, construit en 778, détruit par des incendies et reconstruits en 1633. Cékoidonc que cette bête-là ? Voici la définition du Larousse : "Système philosophique ou religieux qui tend à faire fusionner plusieurs doctrines différentes". Bouddhisme et shintoïsme se côtoient donc derrière la porte "Deva" flanquée d'escaliers menant à une pagode à 3 étages.
Kiyomizu-Dera Hondo, Le pavillon principal plonge ses racines faites de 139 piliers de bois dans le flanc de la montagne. Perchée à 13 mètres, une
plateforme plonge le regard des touristes dans une végétation profonde d'où émerge au loin la silhouette élancée d'un autre pagode. En contrebas, la
cascade Otowa laisse échapper 3 filets de kiyoi mizu ( eau
pure) qui donne son nom au temple. Cette eau sacrée est réputée pour avoir des vertus distillées dans chaque écoulement.
Nous empruntons le chemin du retour, vers la porte Deva où "L éternel féminin" s'est posé le temps d'un raccord maquillage et d'une photo souvenir. Doudou, vite, saisis ce moment avant que les touristes ne viennent troubler l'instant.
Les deux temples sont-ils inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO ? Questionne Doudou appareil photo en alerte. Oui, en 1994, réponds-je en bâillant. Faut tout redescendre, maintenant, Doudou. Mais oui, tu peux encore photographier tes éventaux. Tu peux même t'arrêter devant des chtites fleurs !