Un typhon nommé Jebi

Mardi 4 septembre, notre dernière journée à Osaka. Presque frais et presque reposés, nous prenons notre petit déjeuner à l'hôtel quand un vieux japonais s'adresse à nous. Dans un anglais approximatif avec un accent incompréhensible, il nous demande d'où nous venons, nous conseille d'être prudents. Nous ne comprenons pas tout, le remercions. Pourquoi la prudence  ?  Ça restera un mystère jusqu'à notre arrivée dans le métro. Car aujourd'hui, nous avons décidé  de prendre le métro pour nous rendre au château d'Osaka.

Légèrement perplexe, telle une poule ayant pondue un œuf carré, je regarde le plan du métro d'Osaka et les machines barbares qui se présentent à moi. Parce qu'évidemment, il m'incombe toujours de m'occuper des moyens de locomotion pendant que Doudou sifflote les mains dans les poches ! Comment qu'on fait déjà ? La dernière fois, c'était il y a 6 ans et j'ai dormi dessus depuis. Une employée vient à la rescousse et comme il faut parler anglais, Doudou enlève les mains de ses poches et tape la causette. Je dresse l'oreille. Le dame lui demande où nous voulons aller et nous apprend que les lieux touristiques sont fermés à cause de l'arrivée du typhoon. Tyhoon, typhoon. Ah, un typhon ! Nous comprenons la mise en garde de notre vénérable et âgé senior. Que doit-on faire, Madame ? Ben , restez à proximité de votre hôtel et mettez-vous à l'abri avant 3 heures, heure prévue de son arrivée.

Dehors, il commence à pleuvoir. Nous arpentons la galerie marchande de Shinsaibashi-Suji, immense et longue. Des magasins de toutes sortes (enseignes connues, échoppes touristiques), des voyageurs de toutes les nationalités font de ce lieu emblématique un endroit complètement fou et assourdissant. Mais aujourd'hui, la quasi totalités des enseignes sont fermées. Japonais et touristes continuent de s'y promener, aucune inquiétude ne lit sur leurs visages. Pourtant la menace est bien réelle. Il pleut de plus en plus, le vent commence à se lever.

Sous le sourire figé et inconscient d'une jeune fille placardée sur un mur, le ballet fou et multicolore des parapluies débute. Ils virevoltent, pirouettent et enchaînent sauts de chat et pas chassés. Les baleines tendues comme des muscles s'attendent au claquage imminent sous l'effet du vent. Le rythme s'emballe, les tutus se retroussent, ils annoncent l'arrivée du chorégraphe : le typhon. Le final est prévisible. Le chorégraphe entend être seul sur scène et enjoint à la prudence. Quiconque restera sous son œil risque gros.

Nous regagnons notre hôtel. Le typhon se déchaîne à l'heure prévue. Nous sentons l'immeuble trembler au plus fort des rafales de vent. Et puis, c'est le silence. Jebi, le  21ème typhon de 2018 s'en est allé. Nous sortons, les japonais sont déjà à pied d’œuvre pour nettoyer la ville. La vie reprend son train train quotidien, les restaurants et cafés sont de nouveau ouverts. Nous avons faim et entrons dans un restaurant de sushis. Des assiettes -wagons défilent sous nos yeux. Show must go on !

Je suis toutefois surprise que France Diplomatie ne m'ait pas envoyé un sms d'avertissement. Vous ne connaissez pas ? Ben, c'est le Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères qui donne des conseils aux voyageurs. Par le biais de leur service "Ariane", vous vous inscrivez et vous donnez tous les renseignements concernant votre ou vos voyages. Le ministère vous alerte en cas de danger dans le pays où vous vous trouvez (cyclones, tremblements de terre, guerres etc). Ce n'est pas la première fois que j'ai recours à ce service. Qu'ai-je donc oublié ? De consulter ma boîte mail ! Oui, bon, je ne me jette pas sur mon ordi dès que j'atterris non plus. En tout cas "Ariane" ça fonctionne puisque j'ai 2 messages d'alerte. Lus après le passage du typhon !!! Z'on qu'à envoyer des sms, j'ai toujours mon téléphone portable avec moi.


 Avec l'âge, on a tendance à oublier certaines choses : jeunes ou vieux, il faut donc faire travailler sa mémoire. Si je vous dis : les photos et les textes sont de Doudou et de moi, ils sont notre propriété (voir mentions légales en bas de page). A quoi cela vous fait penser ? Bravo, vous avez trouvé. Vous savez donc ce qu'il vous reste à ne pas faire.  Et si vous nous contactiez?

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