Du Palais des Ducs et des États de Bourgogne au Président de la République

Doudou, pour les 2 jours qui nous restent en Bourgogne, faisons la tournée des Grands Ducs. Oh, je sais , pas très original mais je n'ai rien trouvé d'autre. On commence par Dijon ? Un secteur sauvegardé, un musée des Beaux-Arts entièrement refait et gratuit, ça te dit ? Çà lui dit. Le mot magique, gratuit, fait toujours son effet ! De Nuits-Saint-Georges à Dijon, il n'y a qu'une trentaine de km. Nous y arrivons rapidement. Mais se garer devient vite un défi. Nous tournons, retournons pour arriver enfin derrière l'église Saint-Michel. Le stationnement est limité, va falloir faire vite pour visiter !

Dijon, Bourgogne

Nous sommes dans le centre historique de Dijon, qualifié de "secteur sauvegardé". Inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO au titre des "Paysages Culturels" en 2015, il regroupe de nombreux monuments classés et des musées. Les rues (rue la chouette et rue verrerie par ex), places et maisons témoignent du passé moyenâgeux et haussmannien de celle qui fut  la "Cité des Ducs de Bourgogne". Le palais des Ducs et des États de Bourgogne renferme le Musée des Beaux-Arts et la mairie de Dijon. La rénovation du musée débute en 2008 pour se terminer en 2019. Nous y entrons par la cour de Bar où se dresse la tour de Bar.
Doudou, féru d'histoire, me demande de lui raconter "l'histoire" de ce palais. N'y connaissant rien, je lui propose celle du "petit chaperon rouge" mais ça ne marche pas. Je me résous à lui lire un passage extrait du site officiel du Musée des Beaux-Art de Dijon : "Depuis le XIIe siècle au moins, le pouvoir politique siège dans ce palais. Avec les ducs de la dynastie capétienne, qui règnent de 1016 à 1361, ce pouvoir s’exerce sur la Bourgogne. Les ducs de la dynastie des Valois, qui leur succèdent de 1363 à 1477, font de Dijon la capitale d'un état aux horizons européens".

Dijon, Bourgogne

En résumé, Le duché de Bourgogne sous les capétiens prend la tangente et s'éloigne du roi de France puis les Valois font main basse sur le duché qui commence à s'imposer tant sur le plan religieux que par la prospérité  de ses villes. On construit un palais, rénové et agrandi au fil du temps. Grâce à 4 grands ducs, mais non pas les oiseaux Doudou...Je te parle de Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire. Grâce à ces 4 là, disais-je, le Duché de Bourgogne devient un centre artistique, religieux, culturel et financier au rayonnement européen. Charles le Téméraire a la mauvaise idée d'épouser la sœur du roi d'Angleterre, fait peur à tout le monde, part en guerre et meurt en 1477. Louis XI récupère tout et le palais devient  La "maison" du roi et des gouverneurs de celui-ci. Doudou, nous sommes dans la grande salle du palais, photographie les tombeaux. Au fond, celui de Philippe le Hardi et, au premier plan, ceux de son fils Jean sans Peur et de Marguerite de Bavière.

Palais des Ducs et des Etats de Bourgogne, Dijon

 A côté de ces tombeaux qui font partie des plus célèbres monuments funéraires du Moyen-Age, voisinent d'admirables œuvres de la même époque jusqu'au XXIe siècle. L'un des plus anciens musées de France prête généreusement ses flancs à 3 temps de la vie humaine, passé, présent et futur. Nous quittons le Musée des Beaux-arts de Dijon pour admirer la merveilleuse façade du Palais des ducs et des États de Bourgogne. Les terrasses de la place de la liberté sont bondées, il nous faut ruser pour trouver un restaurant. Le temps file, un dernier tour dans Dijon et nous repartons. Une journée ne suffit pas pour appréhender la Cité des Ducs de Bourgogne.

Palais des Ducs et des Etats de Bourgogne, Dijon

Le lendemain, nous reprenons la route en sens inverse, direction Solutré Pouilly Vergisson. 112 km, une bonne heure de route pour une petite grimpette façon François Mitterrand. Doudou y tient, va savoir pourquoi. "C'est historique" me répond-il. Ah c'est sûr, Doudou. La roche de Soluté est classée "Grand Site de France" et est occupée par l'homme depuis 55 000 ans. Même qu''il y a 200 millions d'années, la mer était présente et que l'on trouve des coraux calcifiés à son sommet.

Roche de Solutré, Bourgogne

Entre les vignes du célèbre Pouilly-Fuissé, la route est agréable et ensoleillée. J'ai prévu un pique-nique que nous arroserons... D'eau minérale ! Soyons prudents quand même. La roche de Solutré se dessine au loin, arborant ses 493 mètres de haut. Composée de calcaires du jurassique moyen, c'est en 1866 que la roche livre ses premiers silex taillés. Elle donne également son nom à une période du paléolithique supérieur : le Solutréen.


Pour notre dernière journée en Bourgogne, l'océan vert qui nous avait si bien accueilli envoie de nouveau ses vagues vertes . Les cépages blancs de Chardonnay occupent aujourd'hui plus de 80% de la surface plantée de vignes. Nous garons la voiture sur un parking aménagé au pied de la roche de Solutré, prenons notre pique_nique L'un des plus grands gisements préhistoriques de France a son musée devant lequel nous passons. Nous n'y entrons pas. Pourtant, ici de 20 000 à 16 000 ans avant J.C  ont vécu des hommes qui ont laissé des traces de leur passage : silex taillés, ossements d'animaux chassés... Nous commençons l'ascension.


 Elle se révèle aisée jusqu'à un embranchement où nous avons le choix : soit nous prenons le sentier d'interprétation soit nous nous engageons sur le sentier, plus court, qui emmène au sommet de la roche, dans les pas de Mitterrand. Les touristes se ruant sur ce dernier, nous optons pour le premier. Grand bien nous prend, nous sommes seuls. Le site, qui a obtenu le "Label Grand Site de France" en 2013, nous offre , une flore et une faune préservées une nature généreuse dans laquelle nous plongeons avec délice. Le regard se porte au loin, se pose sur la roche de Vergisson, "petite" sœur de 483 mètres de la roche de Solutré. La folie touristique n'est plus au sommet, il est l'heure pour eux de prendre d'assaut les restos environnants et faire le plein de Pouilly-Fuissé. Presque seuls, nous dévorons notre repas. La descente se fera par le chemin qu'emprunta François Mitterrand, sacrifions donc au rite !


vignes de Pouilly-Fuissé, Bourgogne

Il est temps pour nous de reprendre la route. Refaire les valises, vérifier l'itinéraire pour demain vers la Dordogne...Et surtout aller boire un dernier verre à Nuits-Saint-Georges, histoire de dire au revoir à ces fiers bourguignons.


 Avec l'âge, on a tendance à oublier certaines choses : jeunes ou vieux, il faut donc faire travailler sa mémoire. Si je vous dis : les photos et les textes sont de Doudou et de moi, ils sont notre propriété (voir mentions légales en bas de page). A quoi cela vous fait penser ? Bravo, vous avez trouvé. Vous savez donc ce qu'il vous reste à ne pas faire.  Et si vous nous contactiez?

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