Doudou, j'ai envie d'un peu de liberté aujourd'hui. Mon chéri me regarde d'un œil inquiet. Aurais-je des envies de me débarrasser de lui ? Mais non ! Je parlais de rendre visite à Miss Liberty, tu sais notre compatriote qui trône à l'entrée de la Baie de New York. Bon, tout le monde connaît l'histoire, Bartholdi, Eiffel, tout ça tout ça mais...
Mais savais -tu qu'elle mesure 92, 99 m, socle compris (46,05 m pour elle et 46, 94 pour le socle), qu'elle pèse environ 225 tonnes (125 tonnes d'acier, 30 tonnes de cuivre "repoussé", 1
socle de 70 tonnes). Non ? Allez, c'est parti pour traverser Manhattan en métro new yorkais, (à pied ça fait un bout et on n'a pas toute la journée)
ligne rouge N°1, jusqu'à Battery Park, south lower Manhattan ! Regarde la vue
, Doudou, on se croirait dans le New York du début du XXeme siècle. Prends donc des photos !
Il fait beau, le soleil brille, on aurait presque chaud. Nous marchons jusqu'à Castle Clinton. Cet ancien fort de défense fut transformé en centre
d'accueil pour immigrants de 1855 à 1892. Lorsque ce dernier "migra" sur Ellis Island, il fut converti en aquarium puis laissé à l'abandon. Les années 70 le
propulsèrent monument historique avec une rénovation à la clé. C'est ici que l'on achète son billet pour les ferries,Doudou,
sans visite de la statue, en partance vers Liberty Island. Tu me donnes 38, 50 dollars ? Oui,
pour ce prix là, nous faisons Liberty Island, Ellis Island et son musée et c'est pour 2 personnes. 28 dollars c'est pour les plus de 61 ans, et nous
n'avons PAS 61 ans !!! Si nous avions réservé la visite de la couronne, nous aurions payé 44,50 dollars pour nous deux ou 34
dollars, si nous avions eu 61 ans. Nous reviendrons dans 4 ans.
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Je me surprends à enlever mon bonnet en attendant de monter dans le ferry. Que je remets aussitôt dès que le bateau prend le large. C'est l'hiver à New York sur terre comme sur l'eau. Faut pas rêver non plus ! Quoique... Des flots d'images se déversent devant mes yeux : 1998, notre première visite à
Miss Liberty, la chance que nous avions eu à l'époque de pénétrer en ses flancs et de gagner sa couronne au prix d'un escalier en colimaçon de 162 marches qui
oscillait au gré du vent. Car la Statue de la Liberté vit. Sa structure métallique se plie mais ne rompt pas face à la force des vents qui peuvent balayer la
Baie de New York. Aujourd'hui, pour y entrer, il faut réserver ses billets longtemps, très longtemps à l'avance par internet sur le
site officiel wwwstatuecruises.com. Bannière étoilée au vent, le ferry s'éloigne des quais.
Doudou en profite pour mitrailler notre départ et, surtout, notre arrivée à Liberty
Island.
De loin, de près, de profil, de face, de derrière, sous toutes les coutures, la Statue de la Liberté consent gracieusement à se laisser photographier. De bâbord à tribord, les
photographes courent, se bousculent. De la proue à la poupe, les objectifs courts et longs s'entremêlent, alternent la Skyline, Ellis Island... Pour
enfin s'arrêter sur Miss Liberty. Il en faut plus pour émouvoir La Liberté
éclairant le Monde. Depuis sa construction en 1875 jusqu'à nos jours, elle en a vu !
- Financements difficiles à mettre en place, l'un en France pour la statue, l'autre aux USA pour le socle.
- Montage en France de 1881 à 1884 puis démontage en 1885, direction Bedloe's Island (qui deviendra Liberty Island en 1956) dans 212 caisses. Elle y restera enfermée plusieurs mois (le socle n'étant pas terminé faute de pesetas, je veux dire de dollars!).
- Inauguration, enfin, le 28 octobre 1886.
- De nombreuses fermetures pour travaux, ouragans, 11 septembre 2001 et arrêts des activités gouvernementales fédérales.
- Classement en 1924 comme "Monument national" des Etats-Unis, enregistrée en 1966 au Registre National des Sites Historiques.
- Entrée en 1976 aux sites remarquables de New-York.
- Depuis 1984, elle fait partie du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Nous accostons et rejoignons le flot ininterrompu des visiteurs. il paraît que janvier est une saison creuse à New York...Je cherche vainement un
Doudou brandissant à tout-va un Nikon D750. Liberty Island ne fait que 6 hectares, je vais bien finir par le retrouver !
Pour la première fois depuis notre arrivée dans la Big Apple, je déboutonne mon manteau, ôte bonnet et cache-nez. Sur le ciel d'un joli bleu hivernal, notre
compatriote française s'impose. Sa robe de couleur cuivre s'est oxydée mais son visage n'a pas pris une ride. Regard rivé dans le lointain, La Liberté Éclairant le Monde personnifie l'amitié franco-américaine,
matérialise les révoltes et les révolutions de deux pays.
Indifférente à la Skyline qui se dessine au loin, la Statue de la Liberté brandit son flambeau rénové en 1985. Draine dans son sillage les statues lilliputiennes de Bartholdi, d’Eiffel et de Pullitzer. Grâce à ce dernier et à son journal, The New York World, les fonds nécessaires à la terminaison de son socle furent levés dans tout les États Unis.
Je pénètre dans l'ombre de Miss Liberty. Le froid me saisit à nouveau, je me couvre, tombe nez à nez, ou plutôt nez à objectif avec ma moitié. Nous
gagnons l'embarcadère et prenons le ferry direction Ellis Island.
Nous ne savons pas encore que Miss Liberty nous offrira un magnifique cadeau dans quelques heures. Au loin, dans le couchant, elle saluera ses compatriotes français qui traverseront Battery Park pour prendre le ferry en direction de Staten Island. Image lumineuse d'une Grande Dame au destin qui demeura longtemps incertain.