Ce matin, le ciel est gris sur New York mais il n'entamera pas notre joie d'être dans la Big
Apple. "Quel est le programme aujourd'hui"? Me demande un Doudou en contemplation devant ses pieds enfouis dans 3 paires de chaussettes. Le World Trade Center et sa nouvelle tour, le
One world Trade, réponds-je en contemplation devant mon "body"enfoui sous 3 pulls. Suréquipés tels de nouveaux modèles de
voiture, nous roulons à travers les rues new-yorkaises. Nos phares-mirettes les balaient sans relâche, à la recherche de la "New
York way of life". Le tout jeune Nikon D750 ne se ménage pas, mais il peine à faire la balance des blancs, à capter les couleurs presque absentes
par ce temps gris et froid. Il décide pour le photographe, ses photos seront exploitées sur le blog en noir et blanc. De la 42ème rue au One World Trade, 1h30
suffit à pied. Pas pour nous. La New York Way of life est présente partout, l"œil photographique se régale.
Nous arrivons dans Lower Manhattan par Greenwich street. Le quartier est étrangement calme. Est-ce à cause du froid ? Est-ce à cause des âmes errantes
des Twins ? En 1998, nous prenions l'ascenseur de la tour sud qui nous emmena en moins d'une minute à sa plateforme d'observation. Les célèbres Twin Towers ont été inaugurées début des années 70, symbole pour l'éternité de l'ancien complexe World
Trade Center. 21 ans après notre première visite, nous nous apprêtons à monter au sommet de One World Trade, le nouvel emblème du nouveau World Trade
Center.
Dans la froidure de l'hiver, nous partons nous réchauffer dans la nouvelle gare du WTC inauguré en 2016, d'où l'on peut rallier Hoboken, le New Jersey et emprunter les lignes de métro new-yorkaises : le World Trade Center Transportation Hub, dont la partie hors sol est nommée l'Oculus. De loin, il me semble voir une énorme pince à cheveux ou un immense peigne ! Qualifié d"'oiseau prenant son envol" par son concepteur, l'architecte espagnol Santiago Calatrava, ce bâtiment a coûté 4 milliards de dollars. 2 milliards de plus que le budget initial et 7 ans de retard dans sa livraison. Cher pour un peigne.
Oscillant entre squelette démesuré et délicate dentelle de Calais, le World Trade Center Transportation Hub renferme le centre commercial Westfield World Trade Center sur 34000 m2. Nous empruntons un couloir qui nous amène au One World Trade.
Tour miroir de verre et d'acier, tour symbole, tour la plus haute de l'hémisphère ouest. Gratte-ciel de 104 étage et 417 m de haut (hauteur identique de feue la tour nord), le
One World Trade est gratifié d'un restaurant et d'un observatoire, le One World
Observatory, au 102ème étage. Les ascenseurs ou skypods vous y propulsent en 47 secondes. Je reste indifférente à cet exploit, d'étranges personnages
accaparant mon attention. Leurs silhouettes fantomatiques se reflètent soudain dans la baie vitrée, elles s'abîment dans la contemplation de New York.
La Big Apple, si semblable à ce matin du 11 septembre 2001, si différente depuis...Le ciel est bas, gris mais n'enlève
rien à la beauté de New York qui s'étale à nos pieds. On en oublierait presque les animations interactives, City Pulse, qui nous plongent dans l'histoire et
la culture new-yorkaise.
Les ascenseurs nous ramènent dans la réalité aussi vite qu'ils nous avaient propulsé dans nos souvenirs. Le temps gris sublime le One World Trade et
la vie qui a repris son cours. Fier, élancé, le One World Trade domine de 541 mètres, flèche comprise, nouveaux gratte-ciels et bâtiments miraculés. Le street art émerge, signe des temps nouveaux, d'un regard tourné vers l'avenir.
Mais le One World Trade veille aussi sur le 9/11 Memorial. 2 bassins, North Pool et South Pool ont été érigés à
l'emplacement des Twin Towers. L'eau s'écoule à l'infini, toujours présente, comme un devoir de mémoire. La végétation composée de chênes blancs est en
sommeil. Un détail attire mon attention. Un poirier protégé par une barrière darde fièrement ses ramures vers le ciel. Rescapé du 11 septembre 2001, il partit
en convalescence et fut replanté à sa guérison.
Aujourd'hui, nous décidons de ne pas rentrer à pied. Nous prenons le métro et descendons au Rockfeller Center. La nuit apporte son lot d'images
étranges, de scènes de vie nocturnes.
Autobus et taxis new-yorkais se figent dans la froid nocturne et le Radio City Music Hall scintille encore tel un diamant brut dans la nuit noire. La patinoire du Rockfeller Center se donne jusqu'à minuit avant de trouver un sommeil réparateur.
Seul Atlas, inébranlable sous sa voûte céleste, semble résister à la fatigue. Nous n'avons pas son courage, nous sommes à New York mais nous sommes fatigués, il est temps pour nous d'aller se coucher. D'autres belles journées nous attendent dans la Big Apple.