Golden Gai, la vie nocturne tokyoite

Il y a 7 ans, nous avions découvert avec un plaisir non boudé cette petite enclave de 6 ruelles typiques d'un ancien Tokyo  :  Shinjuku Golden Gai. Très peu de touristes, une atmosphère qui "semble" inquiétante, de sombres et étroits passages des bars encore plus  étroits  peinent à contenir 5 ou 6 habitués... Panneaux qui affichent la couleur, clientèle d'habitués et nouveaux arrivants présentés par les anciens et adoubés par le propriétaire du lieu ... L'aventure en pleine capitale japonaise !!!

Bar du Golden Gai, Tokyo

Et, c'est plein d'allant que Mamie Patty et Doudou photographe s'en vont gaiement retrouver le  Golden Gai de leur souvenir. Munis du précieux appareil photo, 1 soir, puis 2, puis 3, on les voit errer, s'arrêter, repartir, se mettre en embuscade. Enfin gaiement, surtout Doudou photographe ! Parce que Mamie Patty en a vite marre de faire le pied de grue tous les soirs au même endroit. J'ai envie de m'installer dans un bar et de déguster un cocktail. Alors, en patientant, je m'abime dans la contemplation d'un Golden Gai différent de mon souvenir.



Golden Gai, une histoire qui évolue au fil du temps

Miraculé du nouveau plan d'urbanisme de la ville de Tokyo après la deuxième guerre mondiale, Golden Gai a préservé ses maisons de 2 étages sur 10 à 15 m2 au sol. Destiné à l"origine à accueillir des "gentilles madames" et  le marché noir, il a su tirer son épingle du jeu en transformant ses petites surfaces en bars à thème. Ses venelles sombres et mal éclairées ont peu à peu attiré les artistes de tous poil et les célébrités. Aujourd'hui, Golden Gai s'est affublé d'enseignes lumineuses et les touristes se tassent dans les minuscules m2.

Golden Gai, Tokyo

Le succès de Golden Gai est tel que les nouveaux commerçants enlèvent peu à la petite âme qui subsistait dans ce quartier. Si, par le passé, il fallait être présenté au patron pour entrer dans un bar, aujourd'hui  certains barmen affichent clairement l'ouverture de leur établissement à tous les publics.



Heureusement, certains passages étroits et décrépits mènent encore à des maisons aux façades défraîchies. Golden Gai livre le secret de sa vie passée, celle où les japonais s'épanchaient dans des confidences embrumées, celles où les intellectuels refaisaient le monde jusqu'au petit matin.



Les visiteurs du monde entier se faufilent dans ces rues tokyoites jalousement préservées pendant des décennies.Le XXIème siècle cache  les murs lépreux sous des parements neufs, dissimule les souvenirs sous les néons du modernisme touristique. Le client japonais se sent seul parmi ces conversations étrangères. Il se réfugie dans les bars du Golden Gai épargnés  par la publicité des guides et retrouve avec délices SON Golden Gai.



Doudou, tu as fini ? J'ai soif , moi ! Je fais les gros yeux et le Doudou piteux obtempère.Nous choisissons un bar sans cover charge. Doudou veut bien passer du temps à photographier mais faut pas non plus que ça lui coûte des sous. Le bar est rempli d'américains, l'alcool st rempli de glaçons, je suis remplie d'amertume. Le  Shinjuku Golden Gai d'il y a 7 ans restera enfoui dans ma mémoire.

Shiki no Michi Promenade, Golden Gai, Tokyo

On va faire un petit tour sur la Shiki no Michi Promenade, Doudou ? Tu sais l'allée piétonne qui sépare Golden Gai du sulfureux quartier Kabuki Cho. On devrait retrouver un peu d'authenticité et moins de touristes. Raté ! Non seulement de très jeunes touristes  se saoulent à même le bitume mais une nouvelle catégorie d'escrocs venue de l'autre côté des océans officie avec une technique bien rodée. Main tendue comme s'ils voulaient serrer la votre, ils se précipitent sur vous. Les touristes ne se laissent pas avoir mais les japonais , soucieux de la politesse, n'osent se dérober. Je détourne les yeux, exaspérée.


Touristes et escrocs  séviront  tous les soirs de nos expéditions photographiques, s'inscrivent déjà dans la nouvelle histoire de Golden Gai. Que de questions s'imposent à nous. Pas escrocs mais touristes, pas très vieux mais plus tout jeunes, pas alcoolisés mais légèrement grisés. Grisés par le Japon, par la gentillesse et la retenue des japonais par le charme du Pays du Soleil Levant.


 Avec l'âge, on a tendance à oublier certaines choses : jeunes ou vieux, il faut donc faire travailler sa mémoire. Si je vous dis : les photos et les textes sont de Doudou et de moi, ils sont notre propriété (voir mentions légales en bas de page). A quoi cela vous fait penser ? Bravo, vous avez trouvé. Vous savez donc ce qu'il vous reste à ne pas faire.  Et si vous nous contactiez?

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