Doudou, vite debout ! Il y a du soleil sur Tokyo alors filons au parc d'Ueno. "Pour y faire quoi"? Interroge un Doudou endormi. Du tricot ! Réponds-je, un tantinet excédée. Il a de ces questions quelquefois. Nous allons nous promener dans le parc et visiter le Musée National de Tokyo. Prépare ton appareil photo et n'oublie pas ta pelote de laine et tes aiguilles !!!
Ueno-Onshi Koen, un cadeau de l'Empereur
S'étendant sur superficie de 538 506,96 m2, le parc d'Ueno comprend plusieurs musées, un zoo, un lac et environ 1000 cerisiers qui
attirent moult visiteurs lors de leur floraison. En 1924, l'empereur Taishö l'offrit à la ville de Tokyo d'où son nom complet Ueno Onshi Koen, (onshi signifiant don impérial). Je sais, je suis un puits de science ! Doudou, regarde, les peintres japonais du dimanche sont là, laisse tomber ta
chaussette en laine et tes aiguilles et dégaine ton Sony de poche RX100 III.
Plantées sous un soleil de plomb, des statues humaines prennent la pause. Stoïques, elles se laissent croquer par les peintres amateurs dont certains se protègent des rayons brûlants de l'astre du jour que nous avons tant invoqués pendant notre périple japonais. Le Musée National de Tokyo apparaît en toile de fond, vénérable ancêtre né en 1872
Un musée national japonais pour des œuvres exceptionnelles
Vaisseau principal des 5 bâtiments du musée, Honkan vogue dans le parc d'Ueno depuis 1938. On lui rend hommage en 2001 en le classant Bien Culturel Important.
Aucun bruit ne filtre à travers les murs épais du Musée National de Tokyo. Les salles s'enfilent, spacieuses, la circulation est aisée, les objets variés, peu nombreux et d'une grande rareté. Question de Sagesse. On se plonge alors dans l'art de la Contemplation.
...Contemplation de la finesse d'un éventail, contemplation de la délicatesse d'un paravent japonais, de la courbe féminine d'une statue.
Le temps n'a plus de limite, l'imaginaire s'envole dans un lointain et mystérieux passé qui oscille entre bouddhisme et shintoïsme, entre arts de la guerre et cérémonie du thé.
Au détour d'un couloir, les voix des Samouraïs surgissent soudain, racontent la splendeur du Japon Féodal.
"Notre courage et notre totale abnégation ont fait de nous des héros qui traversent les siècles. Nos lames luisent encore au Pays du Soleil Levant. Nos armures étincellent dans la lumière, nous sommes toujours vivants !
Les voix s'éteignent, signe du départ, invitation à visiter la galerie des trésors du Horyu-Ji. Je jette un dernier regard par dessus mon épaule, j'ai l'étrange impression que ces valeureux guerriers m'observent. Le dernier des Samouraï du clan Nomura de Nagamachi leur aurait-il passé le mot ?
Mais c'est qu'il tape dur notre copain soleil ! Tellement l'habitude d'ouvrir le parapluie depuis notre arrivée au Japon que j'en ai oublié ma
casquette. Pas grave, j'ai des cheveux, ce qui n'est pas le cas de tout le monde ! N'est ce pas Doudou ? Viens vite te mettre à l'ombre dans la
galerie des trésors du Horyu-Ji. Mais c'est qu'il est moderne ce pavillon ! Je ne me rappelle absolument pas l'avoir visité il
y a 7 ans. Ah, pas de photos du bâtiment ? Que l'intérieur? J'ai l'impression que Môssieur boude, à cause de son manque de cheveux peut-être ? Où plutôt à son manque d'humour
!!!
Derrière des murs de verre, érigés en 1999 par l'architecte Yoshio Taniguchine, une
collection unique. Plus de 300 objets provenant du trésor d'un temple bouddhique de Nara : Horyu-Ji. La famille impériale la reçut en cadeau en 1878 et décida à la fin du
XIXème siècle de l'exhiber au grand public. Dans un décor sobre , des œuvres datant du VIIIème et IXème siècle se jouent de la lumière minimaliste. La sérénité est maîtresse en ces lieux,
le modernisme du bâtiment n'impressionne guère ces objets venus d'un temple dont quelques pans font partie des plus vieilles constructions en bois du
monde.
Doudou, tu as fini de bouder ? Tu as retrouvé une certaine sérénité ? Tant mieux, j'ai faim. Viens , on va t'acheter des cheveux !!!