La piste D 707
Pas besoin du 4X4 pour jouer à 'tourner en rond pour s'installer". Une terrasse au soleil suffit, le jeu consistant à prendre le petit déj à l'ombre avec un soleil coquin qui aime
également tourner en rond. Après le petit déj buffet et 3 changements de place, nous prenons la C 27. C'est la D 707 qui n'est pas en très bon état, ki dit
notre road book. Pourquoi ki dit pas que la C 27, c' est pas mieux ? Heureusement ki dit quand même que les paysages sont magnifiques, même ki dit qu'il faut rouler tranquillement pour garantir
notre sécurité !
D'improbables paysages défilent sous nos yeux, une improbable cycliste pédale sous nos regards ébahis. Nous sommes probablement victimes d'une hallucination. Nous laissons notre mirage à 2 roues et le fauve s'engage sur la piste D 707. Les cailloux s'effacent dans le royaume du sable mais le fauve a appris de ses erreurs, il sait qu'il doit troquer ses coussinets feutrés contre des griffes acérées. Il passe en mode 4X4, ralentit son pas, fait corps avec le sable qu'il épouse pour un temps : la D 707 lui sera fidèle, elle ne le trompera pas. Aucun autre fauve ne croisera son chemin, nous sommes seuls dans l'immensité.
OUF ! Nous ne nous sommes pas enlisés (mon pire cauchemar avec la crevaison, le 4X4 qui se retourne, les rivières en crue...), Doudou a réussi a passé en mode 4X4. Faut dire que je l'avais à l’œil, pas 2 fois le même coup. Après plus de 6 heures de piste, nous arrivons à notre camping qui se situe dans la Namtib Biosphere Reserve. Quel endroit magnifique ! 5 emplacements avec tout le confort dans un cadre sauvage, pas de pollution lumineuse, une super soirée en perspective. Petite balade et magnifiques photos...
...Puis un verre de blanc bien frais ( faut bien ça pour se remettre) dans la magie du soleil couchant. Nous nous drapons dans le silence de la nuit, les étoiles sont infinies, la Namibie palpite, vibre.
Kolmanskop, la ville fantôme
Ce matin, direction la civilisation... en passant par la ville fantôme des chercheurs de diamants: Kolmanskop.
Mes yeux scintillent. A défaut d'avoir une bague au doigt, j'ai des pierres précieuses plein les mirettes ! Nous reprenons la D 707 qui a l'air de bien
m'aimer : pas d'ensablement à l'horizon. Nous débouchons sur du bitume. Quelle étrange sensation de rouler à nouveau sur du plat. Dis Doudou, il paraît qu'on peut voir des
chevaux sauvages, ce seraient les descendants des chevaux de pionniers qui se sont adaptés à l'environnement du désert. A la jumelle, ils sont bien
efflanqués, les oryx ont meilleure mine (de diamants !!!).
Nous somme accueillis par un gardien aimable comme une porte de prison, qui nous dévisage d'un œil soupçonneux. Mes mirettes scintillent sans doute un peu trop. Ouh là, fait drôlement froid, ici. Vite, les doudounes moches, que j'ai rangées dans la valise (qui est tout au fond du 4X4, derrière tout le matos de camping), vu que nous ne nous en servions jamais. Eh, pas la peine de râler, Doudou, c'est pas ma faute s'il fait frisquet en bord de mer !
J'aime pas. Doudou non plus. Notre amie l'émotion s'est ensablée dans le passé minier de la ville. Elle restera tapie en nous, refusant de se montrer à Lüderitz, où la grisaille et la fraîcheur nous emprisonnent dans l'hôtel. Telle une grande dame hautaine, elle daignera reparaître dès que le fauve se libèrera du ciel gris et brumeux du bord de mer.