Le Spitzkoppe

 Nous avons dormi comme des loirs. Les "petits vieux" d'hier ont pris un vrai bain de jouvence. Ahhh ! un bon lit confortable, grand, une atmosphère fraîche, le pied quoi ! Cuillères à café en tête, nous attaquons le buffet du petit déjeuner parmi la foule de seniors français, allemands et  chinois qui nous piétinent allègrement. Sont-ils tous dans un état de renaissance similaire au nôtre ou ont-ils simplement peur de ne pas avoir assez à manger ? T'énerve pas mamie, déguste ton café. Ce matin, Doudou et toi êtes en plein forme, prêts à attaquer 235 km de piste et 4 heures de route.

Un paysage gris poussière, une route gris poussière, le vent gris poussière, la solitude gris poussière.


Et au loin, le rouge granit.

Horizon ocre, Namibie

C'est un camping vraiment "nature", écologique qui nous attend  au pied du Spitzkoppe : des toilettes sèches, pas d'eau courante; pour la douche et la vaisselle c'est à l'entrée du site. Comme très souvent, nous avons libre choix de notre emplacement. Comme très souvent, je suis casse pied (mais comme très souvent, je suis polie et j'emploie un langage châtié ) et je fais tester par Doudou plusieurs endroits : oui là ça va; non, tout bien réfléchi, on verra pas le coucher du soleil; oui mais là, c'est le lever du soleil qu'on verra pas. Nous trouvons l'endroit idéal jusqu'au moment où un " bus 4X4" vomit son groupe de "jeunes aventuriers" moitié fashion victime moitié faux hippie. Le genre "je me promène seul pour être en communion avec la nature mais je m'éloigne pas trop du groupe" et "je papote au coin du feu de camp jusqu'à 3h du matin en buvant de la bière et je refais le monde avec le smartphone à la main". Ah, mais y a pas de réseau ici. Pas grave, faut être "stylé" en toutes circonstances.

Le Spitzkoppe, entre Amérique et Afrique

Nous saisissons nos sacs à dos remplis de bouteille d'eau et laissons la jeune meute dans l'illusion de prendre possession d'un nouveau territoire. Le vent ne nous apporte aucune fraicheur mais dépose sur nous le calme et la volupté du silence. La solitude nous enveloppe d'un drap rouge poussière et nous isole de toute trace humaine. Ici, ni réseau, ni pollution numérique, ni signe extérieur de "fashionisme". La vérité du monde déploie ses arguments sous notre regard protégé de lunettes non griffées . La raison s'évade vers le monde réel, abandonnant, pour quelques instants d'un bonheur précieux, le monde du virtuel et de l'apparence.

Une sensation de déjà-vu se dégage de cet environnement pierreux, rouge, aride. Nous nous retrouvons projetés quelques années en arrière, dans l'ouest américain. Arches National Park a de la famille en Namibie.

Arche namibienne, Spitzkoppe

D'un continent à l'autre, les paysages sont frères, cousins. Leurs origines se mêlent, s'éloignent, se retrouvent. La terre et ses merveilles n'est qu'une gigantesque cousinade qui invite l'être humain a sa perpétuelle fête de la nature. Et qui l'enjoint à faire de même.

Spitzkoppe, Namibie

Il est temps de rejoindre nos m2 si âprement colonisés pour assister au coucher du soleil.

Spitzkoppe, Namibie
Spitzkoppe au couchant, Namibie

Pas d'électricité. Les lucioles humaines vaquent à leurs occupations. La voûte céleste pour unique toit, les étoiles en guise de plafonnier, nous n'avons pas envie de nous coucher. Les rires de la jeunesse voisine se font discrets, ils ne veulent pas troubler notre quiétude. Mignon ça. T'inquiète Doudou, je te prépares tes boules Q !


 Avec l'âge, on a tendance à oublier certaines choses : jeunes ou vieux, il faut donc faire travailler sa mémoire. Si je vous dis : les photos et les textes sont de Doudou et de moi, ils sont notre propriété (voir mentions légales en bas de page). A quoi cela vous fait penser ? Bravo, vous avez trouvé. Vous savez donc ce qu'il vous reste à ne pas faire.  Et si vous nous contactiez?

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