Et si on décampait ?
Cékoi ce camp ? Jusqu'à présent, rien à dire sur l'hébergement : lodges luxueux, campings confortables avec douches et toilettes propres et en bon état, accueil sympa. Ici, l'accueil est sympa aussi mais un tantinet "relâché". 2 jeunes filles, l'une avec des bigoudis sur la tête, l'autre se faisant une manucure; hmmm ça sent "le responsable n'est pas là et ce soir j'ai un rencard mais je fais mon boulot quand même". Pourquoi pas, du moment qu'on a un emplacement. Elles cherchent après la feuille de réservation, puis après notre nom puis après un crayon. Et puis quoi, encore ? Ah c'est ok , et le n° de l'emplacement ? On se met où on veut parce que vous n'êtes pas "full" ? Génial, on aime la solitude. Quand je vois le camping, je change d'avis. Pas génial. Doudou"clown" est de retour : "cékoi ce camp ? On dirait qu'il a été atomisé". Écrasé sous le soleil, il donne l'impression que les locataires ont tous fui dans un accès de panique. Nous cherchons vainement un emplacement à l'ombre et comme le soleil est très, très haut dans le ciel, point d'ombre. Mon moral est très, très bas. Tout à coup, je ne supporte plus la vie en camping, ni la chaleur ni les bigoudis. JE VEUX DE L'OMBRE, DE LA FRAICHEUR ET UN COIFFEUR !
Doudou sent le vent tourner et s'emploie à trouver le meilleur emplacement qui, le soir venu, assurera à son épouse cheveux mous, une ombre bienfaitrice. Pouah, une odeur nauséabonde de toilettes envahit mes narines. Nan, pas là, ça pue. Il change d'endroit. Nan, pas là, j'aime pas et puis la porte des toilettes ferme pas, ceux qui vont camper en face, ils verront tout. Doudou aussi commence à s 'énerver. Il n'apprécie pas plus que moi l'endroit mais trouve que j'exagère. "Bon, qu'est que tu veux à la fin" ? je veux partir, y a des lodges pas loin, on a qu'à faire le tour et trouver une chambre. 4 lodges complets plus tard et un gardien mort de rire après le descriptif de 'l'atomic camp", nous nous résolvons à y dormir une nuit. Je fais la tronche mais tout est "full" à 20 km à la ronde, excepté notre camping. On comprend pourquoi. Et c'est là que Doudou m'assène le coup de grâce : faut trouver une station service. Tiens donc, je t'avais pas demander ce matin ? Si. Et tu m'as répondu quoi? Qu'il y en avait assez (du diesel, pas de l'essence). Grrr. Je branche mon GPS, il y en une pas loin à Twyfelfontein. Gentil GPS ! Nan, saleté de GPS ! Il veut nous faire traverser un camping encore plus atomisé que le nôtre, il se perd dans les pistes et les lignes droites. Doudou "clown" laisse la place à Doudou "je suis très colère" : "j'en ai marre, je brûle du gaz oil pour rien à tourner en rond". Ouais, ben c'est pas ma faute, moi aussi j'en ai marre. On retourne au camp.
La pression tombe, nous nous demandons ce qu'il vient de nous arriver. Pourquoi cette crise, deviendrions--nous exigeants, capricieux ? Ben non, nous ne supportons plus les grosses chaleurs, nous revendiquons un minimum de confort. Nous vieillissons tout simplement. Nous rions, l'atmosphère se détend. Prenons une bonne douche, qu'importe si la porte ne ferme pas, nous la surveillerons à tour de rôle. Ça fera des souvenirs. Eh Doudou, si on prenait l'apéro, il y a une bonne bouteille de vin blanc au frais. Regarde le paysage, comme c'est beau la Namibie ! Le soleil se couche, la chaleur est moins forte, oubliés les bigoudis (d'ailleurs qui en met encore) et le coiffeur. le paysage revêt sa parure de nuit, rose, mauve, dorée.