les Himbas

Opuwo

Le 24 octobre, nous partons vers Opuwo pour y remplir notre frigo et faire le plein. Une petite nuit sur place et ensuite direction Epupa Falls. Je serai franche, nous n'avons pas aimé du tout Opuwo ; je fais l'expérience de rester enfermée dans le 4X4 à la station essence, je vois des groupes d'enfants faire la manche et guetter les touristes. Des femmes herero frappent au carreau pour vendre leurs objets, des femmes Himba errent sans but précis. Nous allons au supermarché, errons à notre tour dans la ville. La chaleur et l'ambiance qui règnent ici sont oppressantes, nous décidons de nous rendre au camping.

 

 

 

Le camping fait partie d'un complexe avec un lodge luxueux et une piscine à débordement, perché sur une hauteur. Ici le luxe, en bas...Nous avons la surprise de voir des gardes armés dans le camping, ils seront présents même la nuit. Okay, okay.

Demain est un autre jour. Et c'est avec empressement que nous quittons Opuwo pour pénétrer plus à l'intérieur du pays Himba.

Les Himbas, entre tourisme et tradition

A la sortie d'Opuwo, le bitume cède brusquement la place à la piste C43. La chaleur est déjà très présente, nous allons encore liquider une paire de bouteilles... de jus de fruits et d'eau. J'avoue quand même que dans le frigo, à l'arrière, nous avons du vin blanc et du vin rouge sud africain ainsi qu'une bouteille de champagne ramené de France.

Nous sommes déjà ballotés  et je suis étonnée d'être en forme et de ne pas avoir mal partout; mes nonos tiennent le choc, oubliés le rhume et l'haphonie. Nous pouvons profiter pleinement du paysage surprenant qui défile sous nos yeux.

Paysage du Kaokoland, Namibie
Arbre du Kaokoland, Namibie

Nous découvrons des Himbas installés aux carrefours de certaines pistes et villages, ils nous font coucou, ils  ont à leurs pieds des souvenirs à nous vendre.  D'autres nous doublent, assis à l'arrière d'une camionnette. La piste est interminable, heureusement que nous croisons des touristes en sens inverse et d'autres qui nous suivent parce qu'on a du mal à croire qu'il y a quelque chose au bout de la C43. 180km, + ou - 3h30, qui dit notre livret de route. Ouais, ben non. Je commence à trouver le temps long et les secousses de plus en plus rudes. Me serais-je réjouis trop tôt ? Doudou ne roule pas vite, il prend soin de moi, il veut m'éviter la minerve (mince, j'ai oublié de la mettre dans la valise). Mais j'ai décidé de râler, c'est trop long, on va arriver trop tard et gna gna gna. Il accélère, après tout, tout le monde roule un peu plus vite que nous. Et en roulant un peu plus vite, on fait une découverte : on ressent moins les secousses. YOUPI, on arrive enfin au camping. Mais avant d'y entrer, des maisons en tôle, des namibiens pauvres. J'ai un peu honte de mes jérémiades. A l'intérieur du camping, de la verdure, de l'eau, étrange contraste avec la nature environnante. La rivière Kunene, frontière naturelle avec l'Angola, a donné naissance à un paradis qui n'est plus perdu, entouré par les tentes, les lodges. 


Nous sommes des touristes, alors nous profitons de notre place au paradis. Pas de prise électrique, nous laissons le réfrigérateur tourner, Doudou le débranchera à la dernière minute car la chaleur est encore trop élevée et nos provisions risquent de dépérir. Déjà que le beurre hésite le matin entre rester en forme sur la table et s'enfuir en coulant (j'adore mon humour). La soirée est douce, des singes verts s'invitent à notre table, vilains chapardeurs qui nous obligent à jouer les gardes chiourmes. Mais c'est rigolo en fin de compte. Surtout quand ils vous observent sous la douche ou au "petit coin" car tout est en plein air. Des vaches pas culottées (attention où on met les pieds) ont droit de passage dans le camp, boivent et mangent. La nuit déroule son ciel étoilé. Elle n'est pas avare car la voûte céleste scintille de mille feux. Nous éteignons les lampes frontale, la lampe torche et nous nous laissons envahir par le silence et la magie du spectacle. Nous ne nous lasserons jamais de tant de beauté.

25 octobre, à la découverte des Himbas

Happy birthday Doudou. Et oui, aujourd'hui, Doudou a 55 ans  et il va découvrir les Himbas. Génial, non ? Rencontrer les Himbas requiert la présence d'un guide et nous le rejoignons à l'accueil. Il est né dans un village Himba. Nous prenons la route en compagnie d'autres touristes. Des français, des belges francophones, des hollandais, des allemands évidemment vu l'histoire du pays,  des suédois. L'Europe en mouvement quoi !

Arrivés au village Himba, le guide nous informe qu'il doit d'abord demander l'autorisation pour nous faire entrer. Hmmm, info ou intox, je me pose la question. Après quelques minutes, le guide revient,nous informe que c'est OK et nous apprend les formules de politesse :

  • moro pour bonjour
  • peri vi pour comment ça va
  • peri nawa pour ça va

Nous nous prêtons au jeu et tout le troupeau de touristes, dont nous faisons partie, y va de son MORO MORO.  Les appareils photos, jaloux, s'invitent, crépitent, en demandent. Et comme les Himbas semblent aimer ça... C'est dingue la facilité avec laquelle les femmes posent, manque un peu de naturel tout ça. Pas d'hommes à part les jeunes garçons, ils font paître le troupeau. Le guide nous explique les traditions, le mode de vie, la signification de leur tenue traditionnelle.

Femme Himba, Namibie

Jeune femme Himba aux poings serrés, Namibie
 Femme Himba pensive, Namibie

En visionnant à nouveau ces photos de femmes Himba, je me demande ce que cachent ces regards : pensent-elles à la manne financière que leur apporte l'intrusion des touristes dans leur monde ? regrettent-elles leur tranquillité passée ou y voient-elles enfin une reconnaissance de leur culture, de leur existence ?

Une chose est sûre, les Himbas sont très accueillants et aiment rire avec nous. Et certains touristes en profitent pour forcer leur intimité. Des maisons Himba sont réservées à la visite touristique, d'autres non. Évidemment, ces visiteurs peu scrupuleux forcent la porte, bien que le guide leur ai dit que cela  n'était pas permis. J'ai des envies de ...Tout à coup le village se vide, les femmes s'affairent sous un arbre. Que font-elles donc ? Elles installent des couvertures, des objets. Ça sent la fin de la visite et le passage obligatoire vers la boutique des souvenirs.

J'ai promis à mon fils aîné de lui ramener un souvenir de Namibie alors je me fends d'une poupée. Mais la fin de la visite nous laisse à Doudou et moi un goût amer. Où est l'authenticité, la spontanéité dans tout ça, quels sont les dessous cachés ? En remontant dans le véhicule, nous voyons le guide donner des denrées aux enfants. Pour eux, le tourisme sera à jamais synonyme de fournisseur de nourriture.

 


 Avec l'âge, on a tendance à oublier certaines choses : jeunes ou vieux, il faut donc faire travailler sa mémoire. Si je vous dis : les photos et les textes sont de Doudou et de moi, ils sont notre propriété (voir mentions légales en bas de page). A quoi cela vous fait penser ? Bravo, vous avez trouvé. Vous savez donc ce qu'il vous reste à ne pas faire.  Et si vous nous contactiez?

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