Ding dong, ding dong. Non, on ne sonne pas à la porte Doudou. Aujourd'hui, nous visitons des églises ou plutôt une basilique et une église, la Basilique di
Santa Croce et l’Eglise San Miniato al Monte. Alors je fais la cloche pour te mettre dans le bain. Quelle heure
est-il ? 6 heures du matin, Pourquoi ? C'est l'heure de l'Angélus, l'heure idéale pour que je te sonne.
La Basilique Santa Croce se dresse sur la place du même nom. La piazza Santa Croce est célèbre pour ses palazzi aux façades caractéristiques du XIVe siècle et pour la pratique du Calcio Storico Fiorentino. Cekoidonc ? C'est un jeu de ballon qui oppose les 4 quartiers de Florence depuis le moyen-âge. Jeu assez violent car il n'existe aucune règle définie : on mélange la lutte, le rugby, le football afin de marquer le plus de buts sur fond de testostérone.
Tout ça devant la plus grande église franciscaine du monde, 115 m de long et 38 m de large. Dessinée par Arnolfo di Cambio pour l'Ordre des Franciscains, la construction de la Basilique Santa Croce débuta en 1294
pour se terminer 300 ans plus tard. Faite de marbre blanc, la façade actuelle date du XIX e siècle. Sa consécration en basilique date de 1933. Une histoire remplie de rebondissements sur fond de
religion, de financement de riches familles florentines et de renouvellement idéologique.
L 'intérieur de la Basilica di Santa Croce surprend le visiteur par le nombre de tombeaux et monuments funéraires. Près de 300 qui
lui confèrent le nom de Panthéon de Florence. Le cénotaphe de Dante Alighieri avoisine le tombeau de Rossini, de Galilé, de Michel-Ange, de
Machiavel, nous rappelant combien la capitale toscane est aussi la capitale de la Renaissance. Mais aussi d'opulence et de commerce : de nombreuses familles
florentines ont contribué au financement de la basilique sous couvert d'y avoir leurs tombeaux.
La nef, surmontée d'une charpente en bois, accueille à bras ouverts les nombreux visiteurs. Ses yeux faits de vitraux originaux (du XIV au XIXeme siècle) promènent un regard tendre sur le
chœur adoré.
Stendahl a écrit après sa visite à la Basilique di Santa Croce : « J’étais arrivé à ce point d’émotion
où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa
Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. » Son malaise sera qualifié de "syndrome du voyageur" fin des années
80.
Le Crucifix de Donatello datant de 1408-1409 semble figé dans sa douleur. Figés, nous le sommes aussi. La beauté peut aussi être douloureuse.
A la sortie de la basilique le bleu du ciel toscan baigne les cloîtres de la Basilique di Santa Croce. Il nous ramène peu à peu à la réalité, humaine
et terrestre. Pourtant, la paix et la sérénité règnent ici, comme si les anges tentaient de gommer les imperfections de l'être humain.
A regret, nous quittons ce lieu saint. Un autre nous attend, la Chiesa San Miniato al Monte. Serons-nous autant émus et
interpellés ?
Basilica di Santa Croce : quartier Santa Croce
16 piazza Santa Croce, Florence
Renseignements et réservation en cliquant sur le lien : www.santacroceopera.it